Savoir négocier, selon les traditions orientales, c’est avant tout un art.
Comment faire pour qu’un salarié d’une entreprise ou bien même un patron soit un artiste des relations ?
1 Savoir lâcher prise
2 ne pas voir que ses intérêts personnels
3 savoir se respecter et respecter les autres parties
4 avoir une vision des choses
5 savoir poser la confiance en facteur d’autorité
1 Savoir lâcher prise
Il faut au préalable bien réfléchir avant de négocier :
– Est-ce bien pour moi ?
– Vais-je trouver une source de profits qui me permettra de faire croître mon affaire, subvenir à mes besoins ?
– Me suis-je déjà retrouvé dans cette situation ?
– Ai-je déjà echoué ? Ai-je compris les raisons de l’échec, surtout celles qui m’incombent (dans une négociation, il y a plusieurs parties, tout n’est pas la faute de l’autre) ?
– Quel est mon ressenti négatif : trac, stress, anxiété, angoisse, peur… Comment l’apprivoiser pour la faire devenir positive ?
Voilà les questions qui peuvent gêner et qui risquent fortement de vous démotiver !
Certains vont adopter la stratégie de l’arrogance. L’arrogance nécessite d’avoir un ego très puissant, mais qui risque de vous faire tomber très rapidement dans un rapport de force nuisible. Il y a une idée qui prévaut : il y a un gagnant et un perdant, comme dans une finale de Coupe du Monde… Cette posture est très répandue, et certains sont convaincus qu’il n’existe pas d’autres façons de négocier… « Si tant de monde fait ça, c’est que c’est bien… ». C’est tout simplement de la programmation mentale… Et la société valorise ce comportement de requin !
Mais un accord obtenu « à l’arrache » comporte des risques, des pertes de temps, des litiges, une mobilisation d’énergies improductive, même si les services clients sont devenus des services « aspirateurs d’énergies chronophages »… La productivité va parfois très loin…
Revenons à ces questions qui sont nécessaires. Elles sont là pour vous faire comprendre qu’il y a qu’une façon de lâcher prise : canaliser vos pensées sur l’écoute de l’autre !
Pourquoi est-ce aussi difficile pour certains ?
Pour des raisons d’enjeux de communication :
– positionnement d’identité : suis-je bon dans ce que je fais ? Suis-je à la hauteur de ce que l’on me demande (syndrome de Peters) ? Que va penser mon patron, mon conjoint, ma famille…?
– enjeux relationnels : est-ce un client que je vais suivre (ou mon entreprise), est ce un client juste pour une fois…
– enjeux d’influences : l’image de marque, la tenue, le langage technique…
Pour certains, il est très difficile de rester soi-même, cela nécessite parfois un accompagnement spécifique, et pas que chez les jeunes, même si ces derniers ont, au début, un besoin de soutien et de reconnaissance, un peu comme un enfant qui fait ses premiers pas… Tous les parents savent que pendant des mois, il faut protéger l’enfant des risques…
Un jeune, plus il sera reconnu vite, plus il aura confiance en lui, plus il saura bien négocier !
Lâcher-prise, cela se fait en 3 étapes :
– identifier les émotions négatives
– faire le vide en soufflant fort
– se concentrer sur l’autre
2 Ne pas voir que ses intérêts personnels
Dans une négociation, le plus important, c’est finalement se sentir bien !
Nous avons vu qu’il était nécessaire au préalable de lâcher prise. Finalement, quand nous nous sentons vraiment bien, nous n’avons pas de mal à nous soucier des autres.
À contrario, quand nous nous sentons mal, nous avons tendance à nous replier sur nous même. C’est là que réside le problème : quels sont les obstacles à la réussite ?
Pour ne pas voir que ses intérêts personnels, il faut être clair avec ses objectifs :
– De carrière
– De relations affectives, familiales et amicales
– Sa santé
– Ses finances
La vie nous place tous les jours dans des défis que nous acceptons ou pas. Savoir relever les défis participe à la construction d’une image de leadership, et ce dans tous les domaines !
Nous ne voyons pas forcément toutes les solutions qui s’offrent à nous en terme de choix quand survient une épreuve, tellement nous sommes perturbés par des émotions négatives.
Il vous faut, pour mener à bien votre négociation, élaborer une stratégie de telle sorte que vos intérêts personnels ne prenne pas le dessus, inconsciemment ou volontairement.
Exemple : Paul à des soucis d’argent qu’il n’arrive pas à résoudre. Pour oublier ses soucis, il sort beaucoup, ce qui n’arrange pas ses finances, et il se trouve fatigué la journée. Arrive la négociation annuelle ou il espère une augmentation. Il va être tendu, revendicatif, il va prendre pour lui les remarques sur son travail au lieu de prendre les éléments pour progresser : il s’est créé une stratégie perdante qui va à l’encontre de ses intérêts, sans le savoir… Son directeur risque de rentrer dans un rapport de force, et le poids de la hiérarchie compte pour beaucoup… Ce que Paul fait, et bien 97% des personnes le font en général… Et pourtant, c’est nuisible !
Maintenant, si Paul savait qu’en s’ouvrant aux autres, il découvrirait sans doute une solution à ses difficultés… Combien de fois, des échanges entre élèves entre eux ou avec moi, m’ont permi de découvrir des clés à mes propres difficultés ! Cela ne tient finalement à pas grand chose : de la curiosité, de l’ouverture, et savoir bâtir des bonnes stratégies et les maintenir. Ne pas voir que ses intérêts personnels, c’est s’ouvrir au charisme…
3 Savoir se respecter et respecter les autres
Dans notre société en crise d’identité, il est important de bien redéfinir ce qu’est le mot respect, car c’est un mot qui a un sens profond.
Respect, du latin respectus : traiter avec égards, porter attention à…
La notion de respect est donc essentielle dans une négociation : c’est par ce concept à géométrie plus que variable que se base les relations ! Pas étonnant qu’une négociation puisse faire peur : c’est un grand pas vers l’inconnu, l’autre et sa notion de respect…
« Charité bien ordonnée commence par soi même » nous dit le proverbe. Le respect est une notion qui n’est pas innée mais que l’on acquière avec l’expérience, la sagesse… Et nous ne pouvons demander aux autres ce que nous ne faisons pas nous même ! Savoir se respecter, c’est porter attention à soi :
– enrichir son cerveau plutôt que de paraître,
– adopter des stratégies durables sur tous les plans de sa vie et prendre les outils nécessaires,
– savoir être tenace, et si jamais, savoir aussi se remettre en cause sans renier qui nous sommes vraiment, avec ses valeurs.
Savoir se respecter favorise la confiance en soi, et permet de créer une dynamique positive. Tout repose également sur la santé, n’oublions jamais « Mens sana in corpore sano »… Esprit sain dans un corps sain… Savoir respecter son corps favorise la ténacité ! Cela va plus loin, prendre soin de son apparence favorise l’estime de soi, et être en bonne santé favorise les pensées positives… Être en très belle apparence et avoir un mental négatif ne favorise que la méfiance vis à vis de l’autre : le para verbal n’est pas en adéquation avec le langage… Une façon de repérer quelques bonimenteurs….
Enfin, se respecter, c’est aussi tenir ses engagements jusqu’au bout, ne pas renoncer à la première difficulté, mais savoir arrêter quand il le faut, quand l’engagement va contre son épanouissement.
Et c’est justement sur ce point d’épanouissement que la negociation doit se poser, s’il s’agit d’une relation personnelle, intime ; prospérité et abondance, respectivement dans le travail et le social… La négociation n’est pas affaire de consommation…
Donc, pour qu’une négociation puisse aboutir sur de bonnes bases, les parties doivent se respecter, et clairement respecter l’autre partie ! C’est un échange de respect mutuel. Les mots sont importants : choisissez « confrère » à « concurrent », métier plutôt que marché…
4 Avoir une vision des choses :
Avoir un mental clair comme de l’eau de source n’est pas facile car la vie éprouve tous nos objectifs : c’est un moyen de savoir si ce que nous nous sommes fixés est réellement bon pour nous et pour les autres sur le long terme.
Nous pouvons baser toute notre vie sur des rêves, des projets qui n’aboutissent pas et se plaindre de ne pas y arriver.
Tous les grands créateurs se sont retrouvés à un moment ou un autre de leur vie tout seul face aux autres, aux pensées automatiques créées par l’esprit de groupe.
Si Steeve Jobs n’avait pas eu une vision claire de ce qu’il voulait faire, Apple n’aurait jamais vu le jour ! Et l’histoire d’Apple montre bien que ce n’est pas une difficulté qui doit tout faire arrêter, mais juste opérer des réajustements face à l’environnement qui évolue… C’est développer en même temps l’intelligence rationnelle et émotionnelle pour savoir opérer au bon moment les changements nécessaires !
À ce « petit jeu » de l’épreuve, plus de 97 % échouent en procrastinant… Pour finir par abandonner…
Cultiver le « chi », l’énergie créatrice du mouvement pour les chinois, permet de se centrer sur sa vision de son projet. Difficile à expliquer avec des mots, mais quand vous êtes dans votre voie, dans votre « Ma » (concept d’énergie du temps présent japonais bien connu de ceux qui pratiquent les arts martiaux), vous vivez à 110 % votre vie, et savez où trouver la source de votre ténacité, une sorte de marmite bouillonnant sur un feu doux, et qui est là en vous depuis toujours… Cette vision n’a rien à voir avec des hallucinations, des reactions psychotiques !
En se respectant, nous apprenons à nous connaître, connaître nos réactions, notre évolution dans le temps. Il est important de bien connaître la psychologie, mais elle ne fait pas tout : il faut à l’instant T pouvoir agir : c’est l’action qui enclenche la relation de cause à effets, pas la réflexion. Il faut parfois un certain courage pour oser. Et de la ténacité pour tenir dans les difficultés du quotidien ! Et dans la négociation, il y a cette part de partage de visions du projet ! Et certains peuvent lâcher, renoncer à négocier en plein milieu de la discution, tout simplement par peur, par manque de vision, mal préparé. Subtil décalage qui s’opère alors, le déséquilibre est présent : soit c’est l’arrêt, soit c’est le rapport de force dominant / dominé qui s’installe, parasitaire….
J’ai compris il y a des années que pour rester dans la ténacité, il me fallait cultiver mon « chi », mon jardin intérieur. Ainsi, hormis quelques périodes difficiles de ma vie, je n’ai jamais renoncé à me cultiver, lire, pratiquer un art, bouger…
J’ai la vision de mon projet de vie bien précis, qui s’organise pas à pas. Bien sur, j’ai eu maintes difficultés à le mettre en place, mais à ce jour, cela fait 10 ans que je le fais évoluer, et il me reste encore tant à faire, que s’en est porteur d’un grand espoir qui alimente ma motivation, presque tous les jours. Je reprends à mon compte la conclusion du mythe de Sisyphe d’Albert Camus : l’important, c’est la tâche à accomplir, pas sa finalité (car elle évolue sans cesse !).
5 Savoir poser la confiance en facteur d’autorité :
La cofiance peut s’opérer à ces conditions :
– Bonne connaissance de soi : bien connaître ses réactions émotionnelles face à l’autre, les positives et les négatives, et savoir opérer les bonnes stratégies au bon moment !
– Bonnes stratégies et des bons outils :
L’une des stratégies les plus efficaces, c’est de rester entier, et centré sur les objectifs de l’autre partie, afin d’y répondre de la façon la plus proche.
Autre stratégie : quand l’attention chute, quand il n’y a « plus personne », recentrez vous sur l’autre. Bien souvent, l’attention chute quand trop de données sont transmises, alors notez-les !
Bien souvent, même si les façons de vivre les événements, il y a des similitudes entre les relations de cause à effet, qui provoquent des comportements similaires. Repérez les émotions, anticipez même ces dernières en les nommant, cela vous évitera des heures de blabla qui seront salutaires pour votre interlocuteur et pour vous, car vous gagnerez alors du temps, bien précieux !
– Bonne détermination : si votre motivation est sincère et sérieuse, alors vous aurez une bonne détermination ! Cependant, il peut y avoir des jours « sans » qui peuvent venir éprouver votre motivation. Tout le monde connaît ces moments difficiles. En fait, il n’y a pas de remède miracle, juste en vous, faire le vide nécessaire à un trop plein de stress, en évitant les substances comme le tabac, l’alcool, et autres drogues (comme manger trop sucré, trop gras…).
Apporter la confiance, c’est aussi avoir des outils pour soi :
– le temps : gérer son temps, son approche commerciale (persévérer en prospection pour détecter des besoins, négocier quand il est temps sans forcer la décision, faire des entretiens de SAV pour fidéliser), mais aussi son temps personnel, social et familial.
– l’argent : un outil simple et efficace : investir chaque mois 10 % pour soi, 10% pour les autres, c’est la meilleure façon de rester ouvert…
– la psychologie : quand une blessure se fait ressentir psychiquement, je me rappelle une citation que j’ai synthétisé pour mieux la retenir : vivre plutôt qu’exister (O. Wilde). Je me dis que mes cicatrices sont là pour me rappeler que j’ai réussi à passer certaines épreuves, il ne faut jamais s’arrêter de vivre…
– les relations : ôtez de votre vie toutes relations qui vous parasitent, qui vous sont négatives, ceux qui pensent que rien n’est possible, qui vous jugent.
– la technologie : maîtrisez l’outil, privilégiez des outils intuitifs pour créer, des outils rationnels pour gérer.
Ainsi, à travers ces 5 étapes, il est aisé de comprendre pourquoi la négociation fait si peur, et finalement, peu de personnes la pratiquent avec optimisation.
Pour cela, nous l’avons vu, il existe beaucoup d’outils de développement personnel qui permettent d’établir des liens durables.
C’est finalement la mission d’un coach qui permet d’assurer à chacun de ses clients un parcours de progrès, mesurable en qualité de vie, et donc de performance. Le meilleur exemple que nous ayons en ce moment, c’est celui de Didier Deschamps, qui, au lieu de cultiver l’arrogance, communique sur l’humilité d’obtenir un bon esprit de groupe. En cela, il a conquis son public et c’est la meilleure des victoires !